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A l’ASPTT, le karaté c’est aussi pour les 4-6 ans
L’analyse des chiffres du nombre de licenciés par tranche d’âges de notre club, fait apparaître une belle progression par rapport à la saison passée, dans la catégorie « Baby », les 4-6 ans. Une visite au sein d’un cours s’imposait donc, pour rencontrer Florence (l’enseignante), les enfants et leurs parents, afin d’essayer de comprendre ce phénomène. Ce 16 décembre à 9h30, j’ai donc donné rendez vous à Florence au dojo de l’ASPTT, juste avant qu’elle donne son cours. Didier : Bonjour Florence. L’évolution du nombre de licenciés chez les « Baby », laisse supposer que les parents sont à la recherche d’une « recette » qui puisse apporter quelque chose à leur progéniture. La spécialiste que tu es peux t’elle nous éclairer sur les apports du karaté aux jeunes enfants ? Florence : Le karaté est une activité très complexe sur le plan moteur. A travers la technique, les enfants apprennent à mieux connaître leur corps. Ils travaillent la dissociation entre les bras et les jambes, la coordination, la latéralisation, l’équilibre. L’apprentissage demande écoute et concentration, deux qualités qui se développent au fur et à mesure des cours même pour des enfants agités A travers le cérémonial (les saluts) les jeunes pratiquants apprennent ce qu’est un « rituel » même si l’on emploi pas le mot dans les cours. La notion de respect est largement mise en avant. Enfin n’oublions pas la dépense physique si nécessaire à cet âge ! Mais je m’arrête là car il me faudrait des pages pour développer davantage les apports de notre discipline ! Didier : Le cours « Baby » ne dure que 45 minutes. N’est ce pas un peu court ? Florence : 45 minutes alternant dépense physique et attention sont en principe largement suffisantes, la capacité de concentration à cet âge là étant limitée. Rappelons que certains enfants ont à peine 4 ans ! Tout est nouveau pour eux et certains se fatiguent vite ! Si des enfants sont particulièrement avancés et demandeurs de plus de karaté en temps et en difficulté, je leur propose de venir au deuxième cours qui dure une heure avec des enfants plus grand. Cette année c’est le cas de Louis qui s’adapte très bien aux nouvelles situations et bientôt, Julien, âgé d’à peine 6 ans qui devrait rejoindre son frère dans le deuxième groupe. Didier : Afin de rassurer les parents qui seraient tentés par le karaté pour leurs jeunes enfants, mais qui n’osent pas ou ont des à prioris, as tu eu à déplorer des accidents depuis que tu enseignes à cette tranche d’âges ? (je rappelle que tu en es à la 2ème saison « Baby » à l’ASPTT) Florence : Non, je n’ai jamais rencontré d’accidents liés directement à la pratique du karaté. Les seuls « bobos » que j’ai eu à « soigner » c'est-à-dire surtout trouver la formule magique qui minimise l’incident, sont des frottements dus aux contact avec les tapis lors d’un déplacement en quadrupédie par exemple ou à une bousculade involontaire entre 2 enfants lors d’un jeu. Rien à voir en tous cas avec les coups de poing et les coups de pied de karaté ! Didier : A travers l’ensemble des cours que tu donnes chaque semaine à l’ASPTT, tu as des élèves de 4 à 60 ans. Y a-t-il une pédagogie particulière adaptée aux 4-6 ans ? Florence : Absolument. Comme le développement psychomoteur de l’enfant, la pédagogie est un domaine depuis longtemps étudié en France. Aujourd’hui les éducateurs sportifs ont des outils pour différencier leur enseignement selon les publics. Pour les 4-6 ans je propose une initiation, une approche de l’activité karaté. La gestuelle reste simple, le langage imagé, les situations variées et ludiques. Ce n’est pas le karaté qui prime ici mais bien l’enfant et son éducation générale. Ce qui m’intéresse avec eux c’est l’apprentissage des règles de vie comme savoir écouter, regarder, respecter l’autre ou le matériel que l’on utilise. J’essaie d’être très vigilante sur la notion de justice aussi car les enfants y sont très sensibles. Pour mes élèves « plus âgés » j’essaie de concilier un enseignement dit traditionnel avec une approche justement plus « pédagogique » adaptée à un public européen et non japonais. Didier : Y a-t-il quelque chose que tu veuilles rajouter sur le sujet ? Florence : Simplement que les cours de Baby demandent beaucoup d’énergie et d’adaptation mais qu’en retour ils m’apportent également énormément de gaieté et de jeunesse ! Et puis les petits sont tous très réguliers ce qui prouve qu’ils ont du plaisir à venir ce qui est évidemment primordial pour continuer ! Didier : Merci Florence. Je te laisse à tes élèves. Je vais essayer de me faire le plus discret possible pour faire quelques photos pendant ton cours, puis je poserais quelques questions aux enfants et aux parents présents. Nous sommes à 10 minutes du début du cours, et déjà, les enfants arrivent. Florence réajuste quelques nœuds de ceinture, manifestement faits à la hâte. Puis tous se mettent à courir dans tous les sens, en riant joyeusement. Ils semblent manifestement contents de se retrouver. A 10h00, Florence demande aux 10 enfants présents de s’aligner pour le salut marquant le cérémonial du début du cours. Tout le monde se calme instantanément. Une certaine sérénité s’installe. Le cours démarrera par un parcours ludique, permettant aux enfants de préparer leurs corps et leur esprit aux différents exercices qui ont été prévus. Toute la séance se déroulera dans la joie et la bonne humeur. Des sourires illuminent chacun des visages. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a aucun problème de discipline. Florence arrivera à captiver nos jeunes samouraïs en alternant du travail technique individuel, avec du travail à deux et des jeux. Au programme de ce jour, coups de poing, coups de pieds, blocages et déplacements. Et pour terminer la séance, quoi de mieux que le jeu du chasseur et des lapins !! Avant le salut final, marquant la fin du cours, Florence distribue à chacun des papillotes. C’est bientôt Noël ! Tous sont contents de pouvoir finir avec du chocolat, et surtout de faire claquer les pétards se trouvant dans les papillotes. Personnellement, j’ai été très surpris par ce que j’ai vu tout au long de ce cours. Le karaté est une discipline difficile, mais Florence, par son approche ludique a su la rendre tout à fait accessible aux enfants. Pour la maman de Victor et Julien, le cours du mercredi matin est très attendu par ses deux garçons. Pour rien au monde ils ne voudraient le manquer. Puis elle rajoute « ce qui est intéressant dans la façon dont les cours sont abordés à l’ASPTT, c’est que les enfants travaillent leur motricité en faisant bien du karaté et non pas simplement de la gymnastique. Ils viennent avant tout pour donner des coups de pieds et des coups de poings ». Et les enfants, pourquoi font-ils du karaté ? je leur ai posé la question à la fin du cours. ERWAN « je fais ça pour me défendre plus tard » JULIEN « si quelqu’un m’embête, je peux me défendre. C’est mieux que le foot ou le tennis » ATHENA « pour apprendre des choses » OLYMPE « je m’amuse bien, c’est rigolo, on joue au crocodile, on saute » MATHIS « je m’amuse » GUSTAVE « maman m’a inscrit pour que je me défende » VICTOR « j’aime bien le karaté, j’apprends plein de choses » LOUIS « c’est dur !! » TIMOTHE « j’aime bien, on joue » LENAELLE « j’aime bien, ça me plait, c’est mieux que l’école, et en plus je peux me défendre » Et à la question « Voulez vous continuer l’année prochaine ? », tous ont répondu « oui ». Bravo à tous ces enfants pour leur spontanéité, et la joie qu'ils dégagent dans leur pratique du karaté.

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